Petit cours pratique : les jeux articulaires au quotidien
Il m’a semblé intéressant de vous montrer que mes propositions articulaires ont leur place dans les situations ordinaires même en dehors des problèmes de mal de dos.
JEANINE
Ce week-end, ma femme et moi sommes allés voir Christian et Jeanine en Bretagne. Ils sont plus âgés que nous, lui a fêté ses 80 ans et, elle, a quelques années de moins.
Jeanine va bien. Elle irait même très bien si elle ne tremblait pas. Ce tremblement essentiel lui donne l’impression de ne plus être totalement autonome dans des situations ordinaires.
La boîte de café rangée sur une étagère devient de plus en plus difficile à attraper. Le mouvement commence normalement, le tremblement est léger mais, dès que Jeanine tend le bras vers le haut, tout se met en branle et quand la main arrive à la boîte de café, c’est la pagaille. Elle finit bien par l’attraper mais, certains matins, se voir trembler ainsi lui mine le moral.
Et puis… ce plat qu’elle n’arrive plus à mettre dans le four. Il est à mi-hauteur et il faut lever un peu les bras pour l’enfourner. S’il n’y a pas de sauce, et si le plat n’est pas trop lourd, cela reste gérable mais, dans le cas inverse, Jeanine est obligée d’appeler Christian si elle ne veut pas prendre le risque d’en mettre la moitié par terre, et cela finit par l’agacer.
Je regarde les gestes de Jeanine et je me dis que, comme mes patients qui ont mal au dos, elle n’utilise pas au mieux ses capacités pour contourner son handicap.
Tremblement essentiel
Le tremblement essentiel est une maladie neurologique qui affecte surtout les bras et les mains. On n´en connaît pas exactement la cause. C’est un tremblement du mouvement contrairement au tremblement du repos du Parkinson.
Le tremblement essentiel peut perturber sévèrement les mouvements de la vie quotidienne. La main posée sur la table ne tremble pas mais si le patient essaie de porter une tasse à sa bouche, le tremblement apparaît. La tension musculaire aggrave le tremblement.
Pour l’apaiser, il est recommandé de diminuer la tension nerveuse et l'anxiété. C’est dans ce cadre qu’une gestion articulaire des postures et des mouvements peut aider.
LA BOITE A CAFE OU COMMENT LIMITER SES TENSIONS
Vous savez, Jeanine, je ne me suis jamais occupé de tremblement et je ne sais pas encore dans quelle mesure je peux vous aider mais vous connaissez l’attention particulière que je porte à l’analyse des gestes et, si vous le voulez bien, je peux vous montrer quelques adaptations à apporter aux mouvements qui pourraient les améliorer.
Vous avez pu constater que le tremblement s’accentue avec la tension musculaire et que vous partagez le même cercle vicieux que ceux qui ont mal au dos, « plus ils ont mal, plus ils se contractent, et plus ils ont mal », ce qui se traduit chez vous par « plus vous tremblez, plus vous vous contractez, et plus vous tremblez ».
Comme pour eux, l’idée va être de limiter le contrôle musculaire pour favoriser un contrôle articulaire d’appuis internes, de soutiens externes et d’une mobilité nouvelle dans les situations simples du quotidien.
Votre premier objectif sera de mettre plus de mouvement dans vos mouvements. J’aime bien cette formule. Je ne vous demande pas de bouger plus, mais de bouger autrement en sollicitant plus d’articulations avec des petits mouvements intéressants sur le plan mécanique et sensoriel.
L´ARTICULATION AU COEUR DU MOUVEMENT
C’est à vous de faire. Attrapez la boîte de café comme à l’habitude. Je vais vous décrire ce que vous faites.
Vous vous êtes mise face à l’étagère les pieds parallèles et vous levez la main. À mi-parcours, le bras commence à se tendre et, plus la main s’élève, plus elle tremble. L’arrivée là-haut est brouillonne mais, dès que la main attrape la boîte, elle tangue moins et redescend assez vite, accompagnée d’un ouf de soulagement.
« Dites-moi, Jeanine, comment vivez-vous ce mouvement ?
— Vous savez, Olivier, c’est très énervant. J’ai l’impression que les autres ne se rendent pas compte à quel point c’est démoralisant et fatigant.
— Raison de plus pour essayer de l’améliorer. La première modification que je vous propose est de trouver de meilleurs appuis au niveau des pieds. Il suffit de vous mettre de côté, épaule et pied droits devant. Pour la deuxième, vous allez faire comme si le coude était au centre du mouvement. Vous oubliez la main. Essayez. Restez de côté et, plutôt que de lever la main, levez le coude en direction de la boîte de café et ce n’est qu’une fois le coude bien levé que vous avancerez la main.
Diriger la levée du bras par la main ou par le coude change la biomécanique de l’épaule. La main la bloque ; le coude la libère.
« Est-ce-que vous sentez que c’est différent ? C’est uniquement ce que vous ressentez qui compte. Le coude n’est pas obligé de toujours suivre la même ligne. Vous pouvez l’amener un peu plus devant vous. À chaque coude, son parcours.
— C’est vrai que ça n’a pas l’air d’être pareil mais je tremble toujours. Il va falloir que je m’entraîne. — Non, il faut que l’on trouve quelque chose qui marche tout de suite. Votre travail sur le coude n’est pas suffisant. Vous allez l’accompagner avec le torse. »
Le principe est simple. Si le travail sur un segment articulaire ne suffit pas, il faut en rajouter un. Avant de lever le coude, abaissez l’épaule gauche en inclinant le torse.
Le torse participe à la biomécanique de l’épaule.
Recommencez tout à zéro. Un, vous vous mettez de profil pied droit devant ; deux, vous abaissez l’épaule gauche ; trois, vous levez le coude de la façon la plus simple pour vous. Ce peut être un peu vers l’extérieur ou un peu vers l’intérieur.
Pour le moment, oubliez la boîte de café en hauteur pour vous concentrer sur ce qui se passe plus bas en laissant le corps s’ajuster à une nouvelle façon de faire.
Analysez simplement ce qui se passe. Quand vous abaissez l’épaule gauche, l’épaule droite n’est pas la seule partie du corps qui bouge. Le bassin se décale vers l’avant pour se positionner au-dessus du pied droit et vous verrez, quand vous serez plus à l’aise, que le pied gauche l’accompagnera en se plaçant en demi-pointe. Élévation de l’épaule, avancée du bassin, pied arrière en demi-pointe se complètent. C’est cela « mettre du mouvement dans le mouvement » !
Le but n’est pas d’éliminer les tremblements, mais de chercher à les retarder et à limiter leur amplitude en stabilisant le reste du corps.
Allez-y. Essayez !
— C’est mieux ! Je n’ai pas encore bien compris pourquoi mais en tout cas, ça a l’air être plus facile comme ça.
— C’est vrai qu’en vous regardant, vous semblez plus à l’aise mais je pense que vous pouvez aller plus loin. La main droite tendue complique la fin du mouvement. Essayez de la faire tourner de droite à gauche comme si c’était une marionnette. Et suivez la main des yeux.
— Comme ça ? Oui, c’est vrai. C’est encore mieux ! — Bien sûr, vous n’allez pas faire ça à chaque fois mais c´est pour que vous ressentiez les tensions et que vous appreniez à utiliser le mouvement pour relâcher les muscles.
Les petits mouvements d´avant en arrière ou de droite à gauche chassent les tensions musculaires et font ressentir les bénéfices d´un mouvement en détente.
Vous pouvez déjà retenir trois principes :
- Mettre du mouvement dans les mouvements en faisant participer tout le corps au lieu de se focaliser sur l’objectif final (la main qui attrape la boîte).
- Mettre des mots sur les mouvements. En énumérant les parties du corps qui interviennent, on prend plus facilement conscience de ce qui peut être utile.
- Donner un sens mécanique aux petites variations. Le but n’est pas de faire le pantin et de tout agiter, mais de ressentir des appuis et des complémentarités.
LE COUP DE POUCE DE LA RESPIRATION
La respiration est en général inconsciente mais il y a beaucoup à gagner en y prêtant attention.
— Pouvez-vous me dire dans quelle situation respiratoire vous êtes habituellement pour attraper la boîte de café ?
— Je n’en ai aucune idée ! Drôle de question.
— C´est bien normal que vous ayez du mal à répondre. Moi, je vous ai observée et j´ai la réponse : votre respiration est quasi bloquée ce qui pose un problème plus mécanique que respiratoire. Si la respiration est bloquée, c’est que le torse l’est aussi, et le bassin, les épaules et le cou risquent de l’être également. »
La respiration est un excellent marqueur de la mobilité.
Respiration restreinte, mobilité restreinte ;
Respiration ample, mobilité ample.
Et pour éviter d’avoir une respiration bloquée pendant le mouvement, il ne faut pas qu’elle le soit dans sa position de départ. « Un mouvement se prépare. »
N’oubliez pas, avant de commencer, de vous mettre en position de respiration douce sans bloquer le ventre — en vous déhanchant par exemple avant de monter le coude. Une fois la respiration bien ressentie, le but du jeu consiste à la maintenir au fur et à mesure des ajustements.
Une bonne respiration est le signe d’une tension basse qui devrait rendre les tremblements moins pénibles.
Ces ajustements ne sont pas des corrections en rapport avec une maladie particulière mais une simple utilisation — à la portée de tous — des capacités qu’offrent les articulations.
"Est-ce que je dois passer mon temps à tout analyser ?"
Au début, cela peut vous paraître excessif d´analyser tous ces détails depuis la position des membres jusqu´à la respiration en passant par les sensations des articulations.
Certes, cela semble peu naturel au début, comme tout changement d´habitude. Cela dit, je vous le promets : s’occuper de vous de cette façon vous apportera énormément à long terme.
Beaucoup de gens développent ce genre de travail sur le mouvement en sport, ou en danse. Et c´est peut-être plus amusant de faire tous ces ajustements sur le pas de base de la salsa ou sur un swing de golf, mais la finalité est la même. Elle est de se faire plaisir avec de petites choses ! Et ces petits plaisirs n´apparaissent pas tout seuls, il faut les chercher et pour ça il faut apprendre à s’analyser.
LE MICRO-ONDES OU COMMENT OPTIMISER SES APPUIS
Et maintenant, passons au micro-ondes. Les difficultés ne sont pas tout-à-fait les mêmes que pour la boîte à café. Elle était légère et placée en hauteur. Le four est à mi-hauteur et les plats plus lourds. Mécaniquement, c’est plus exigeant et les tremblements importants rendent la tâche d’autant plus délicate.
J’ai vu comment vous procédiez et je vais vous montrer quelques ajustements possibles. La première chose est de voir si, en soulageant les muscles grâce à des appuis et des soutiens, vous limitez les tremblements. C’est comme pour la boîte de café, plus la tension musculaire est maintenue basse, plus les tremblements sont retardés et réduits.
APPUIS ET SOUTIENS : QUELLE DIFFERENCE ?
Nous en avons déjà parlé mais je vous rappelle la différence que je fais entre appuis et soutiens.
- Les appuis sont internes en rapport à la structure articulaire.
On parle d’appui lorsque les postures sont rendues stables, non pas par les muscles, mais par la stabilité que trouvent les os les uns par rapport aux autres.
Quand un danseur soutient sa partenaire à bout de bras au-dessus de lui sans effort excessif, ce ne sont pas ses muscles qui assurent la stabilité principale de la posture mais sa structure osseuse et articulaire. Quand mon ami Albert, fils de maçon, a appris à 15 ans à porter sur l’épaule un sac de plâtre de 50 kilos, ce n’était pas ses muscles d´adolescent qui soutenaient le sac mais sa structure. Quand vous vous tenez en équilibre sur un pied, vous pouvez arriver à tenir cette position et à relâcher les muscles car vous prenez appui sur votre structure.
Idem pour les mouvements du tai-chi : le mouvement « plat dans le micro-ondes » est moins élégant que « l’envol du héron cendré » mais il repose sur les mêmes principes d’appui et il peut vous apporter tout autant !
S’appuyer sur la structure permet de conjuguer stabilité et mobilité.
- Les soutiens sont externes au corps : appuyer un coude sur une table, s´adosser à un mur ou encore poser les fesses sur un bord de table.
Si vous soutenez la tête avec les deux mains, les coudes en appui sur la table, vous libérez le cou d’une partie de sa charge et vous le soulagez. La table vous fait du bien. Quand vous appuyez l’épaule contre le mur ou quand vous posez le bout des fesses contre le bord de la table, vous déchargez le dos : le mur et la table vous font du bien aussi. Ce sont des soutiens.
RENFORCER LES APPUIS
Je vais vous dire comment vous vous y prenez en général pour mettre un plat dans le micro-ondes.
Vous vous placez de face devant le four, à une distance d´une quarantaine de centimètres. Vous levez les épaules et le plat avant de tendre les bras et c’est au moment où vous l’enfournez que les tremblements s’accentuent. Il vous est alors difficile de poser le plat sans le cogner contre la base de verre du four, et sans renverser un peu de sauce si le plat est plein.
Comme pour la boîte à café, je vais vous faire jouer avec les articulations et avec les sensations pour agir autrement.
Ce n’est pas parce qu’un mouvement du quotidien a été exécuté des milliers de fois sans problème qu’il ne faut pas l’améliorer !
Accepter l´idée en cas de tremblement ou de mal de dos de changer d’habitude n´est pas facile.
— Pour commencer, avancez un pied et prenez appui dessus. À vous d´établir quel est votre pied préféré. Tout comme les mains, les pieds sont latéralisés. Visiblement, chez vous, le pied gauche s´avance plus naturellement et cela, bien que vous soyez droitière. On reprend. Avancez donc un peu le pied gauche et prenez appui dessus. Il faut que vous le sentiez plus que le droit. Maintenant, amenez l’épaule gauche au-dessus de lui en tournant le buste comme pour la boîte à café. Vous vous sentez stable ? — Je crois que oui. — Effectivement, j’ai vu que votre genou en a profité pour se débloquer et pour vous donner un nouvel appui.
L’asymétrie est une source étonnante d’appuis qui donnent de la stabilité et de la force aux postures.
Ce placement vous permet aussi d´incliner un peu le torse sur le côté vers le four sans forcer sur le dos, ce qui permet d’accompagner le mouvement sans le contracter. Ensuite, vous lèverez les coudes et les mains ne feront que suivre. Veillez à ce que les épaules ne montent pas.
Autre petit détail, toujours pour tirer parti de l´asymétrie : le plat n’est pas obligé d’être droit quand vous l’enfournez ; mettez-le de biais en avançant plus la main gauche. Posez un coin du plat et faites-le glisser.
Ça, c’est la première version, la plus classique, car elle n’est pas trop éloignée de ce que vous faites habituellement. Est-ce que ça vous aide un peu ? — Oui, un peu, je crois ... En tout cas, c’est différent. — La deuxième version est très différente, mais elle pourrait vous être utile si vous ne vous en sortez pas avec la première.
CHERCHER DES SOUTIENS EXTERNES
L’idée, cette fois-ci, est de trouver un soutien supplémentaire en vous appuyant contre le mur à droite du four.
Les soutiens externes suppléent les appuis de structure.
Posez l’épaule droite contre le mur en vous appuyant franchement contre celui-ci, le pied droit devant. Placez la main droite sous le plat tout en gardant le coude droit près du corps. Cela vous aidera à soutenir le plat. Essayez de lever le plat jusqu’au niveau des yeux : vous y arrivez ?
— Oui, c´est plus facile ! Même si c´est un peu bizarre comme position.
Le but est de vous montrer que, dans cette position, vous pouvez lever le plat assez haut avec un simple mouvement des coudes et avec moins d’effort musculaire car le soutien du mur vous apporte un appui court.
Rappelez-vous que ce sont les muscles qui vous font trembler et que votre structure peut les atténuer.
Donnez-moi un point d’appui et je soulèverai le monde !
Avec ce soutien, j’espère que vous préparerez des gratins sans subir l’épreuve pénible de la mise au four. Alors, c’est vrai que l’on n’est plus dans le mouvement automatique et que cela vous demande de composer avec le tremblement plutôt que de chercher à l’oublier mais, si c’est pour vous donner plus d’autonomie, ça peut valoir vraiment le coup d’essayer.
Je vous ai donné l’exemple du mur, mais ce pourrait être un tabouret sur lequel vous poseriez un pied ou le bord de l’évier sur lequel vous prendriez appui avec une cuisse en étant un peu de côté pour faire la vaisselle ou la porte d’un placard où vous trouveriez un soutien pour un ou deux genoux un peu fléchis.
Gardez bien en tête qu’il n’y a pas de mauvaise posture, seulement de mauvais appuis ou de mauvais soutiens. Il s’agit avant tout de répondre, à chaque mouvement, à la question clef : « Où sont mes appuis, où sont mes soutiens ? ».
ROSELINE : COMMENT BIEN SE TENIR A 75 ANS ?
Roseline est une patiente élégante toujours bien habillée qui fait attention à son allure. Ces dernières années, elle se rend compte qu´elle ne se tient plus aussi droite qu´avant, et sa fille Claire lui fait parfois des remarques blessantes. La dernière fois, alors qu´elle essayait une nouvelle veste dans un magasin, Claire lui a demandé de se tenir mieux !
Roseline vient me consulter pour des douleurs cervicales que je soulage en ostéopathie, tout en sachant qu’il suffirait qu’elle contraigne moins son dos en y mettant un peu de rondeur pour que son cou aille mieux mais après une vie à rechercher la posture droite mes messages ont dû mal à la convaincre.
Il faut savoir que Roseline a 75 ans et que, comme tout le monde ou presque, son dos s’est un peu arrondi. Vouloir le tenir trop droit entraîne plus d’inconvénients que d’avantages. En se tenant bien un peu moins droite, elle prendrait une plus belle allure tout en offrant à son dos un maintien et une mobilité plus conformes à ses possibilités.
« Votre fille vous demande de vous tenir droite mais j´aimerais que vous écoutiez davantage votre dos que votre fille. Car ces trois petits mots du « Tenez-vous droit ! » sont une des raisons principales du mal de dos de mes patients.
Je sais bien que votre fille vous dit ce que vous vous dites vous-même depuis toujours. Évidemment, il n’est pas question de lui en vouloir pour cela mais vous pourriez lui faire comprendre qu´à 75 ans on ne peut plus faire tout à fait pareil qu’à quarante. »
Se tenir droit à 75 ans est un vrai sujet, comme Roseline le constate, mais il l’est en fait toute la vie. Dès l’enfance, les parents demandent de se tenir droit ; adolescent, c’est le même combat ; une fois adulte, les contingences sociales et aussi sa propre volonté poussent à se tenir droit au bureau, en salle de sport, en société, etc. Et lorsque l´âge arrive, ce sont les enfants, comme Claire, qui le demandent.
Les mots sont des pièges. Ils font croire à l’idée simpliste que pour rester droit plus tard, il suffit de se tenir droit aujourd’hui.
C’est se rassurer à bon compte. Avoir réussi à faire croire que se tenir comme un piquet est bon pour les os, les cartilages, les ligaments, les muscles et le cerveau n’est pas sérieux. Le mouvement fluide, la posture détendue et équilibrée, le plaisir de la non-contrainte, le respect de sa structure et la connaissance de soi me semblent un programme plus intéressant pour avoir un maximum d’allure.
NE PAS CHERCHER A SE TENIR DROIT MAIS PLUTOT A SE TENIR BIEN
Se tenir droit est une exigence qui contraint à adopter une posture parfois jusqu´à la douleur sans bien réaliser ce qu’elle impose réellement alors que se tenir bien est au contraire une invitation à tenir compte de sa structure et à explorer des postures plus adaptées à son corps afin d’acquérir de l´allure de façon naturelle.
“Tiens-toi comme ci ou comme ça.”
- On demande à des enfants de trois ans de faire des puzzles assis à une table alors qu’ils seraient mieux par terre.
- On déconseille aux jeunes filles de glisser un pied sous les fesses en position assise alors qu’elles seraient plus à l'aise.
- On demande aux adultes de se tenir droit et de se grandir alors que la plupart de ceux qui le font se plaignent de tensions, d’une respiration limitée et d’une raideur cervicale.
- On demande de ne plus croiser les jambes alors que c’est la position la plus naturelle qui soit.
- On demande de contracter les muscles et de tout serrer alors que « tout » tient très bien tout seul.
- On demande à tout le monde de prendre la même posture alors qu’il n’y a pas deux structures identiques.
- On refuse la rondeur alors qu’elle donne de la force. On refuse l’asymétrie alors qu’elle stabilise.
Libérons-nous de toutes ces injonctions responsables d´une trop grande partie des douleurs de dos !
Le « se tenir droit » ne peut pas être le même pour tous car les structures sont toutes différentes ; il ne peut pas non plus rester le même pour une personne tout au long de sa vie car, comme Roseline a pu le constater, la structure évolue avec le temps. Prétendre se tenir aussi droit qu´il y a 20 ou 30 ans revient à lutter contre soi-même sans jamais remporter la partie. Au fur et à mesure des années, les vertèbres et les disques se tassent, nous perdons quelques centimètres et les colonnes s’arrondissent inéluctablement. Prétendre redresser cette colonne arrondie est plus qu’une erreur, c’est une faute de jugement ! Tirer dessus ne provoque que tensions et douleurs.
Se tenir droit et reculer ses épaules pour corriger un haut du dos un peu rond exagèrent les cambrures lombaire et cervicale. C’est une fausse solution.
Mais ce n’est pas parce que le haut du dos est un peu rond que l’on ne peut pas se donner de l’allure.
PRENDRE UNE BONNE POSITION SANS AVOIR A LA TENIR
J’aime souligner la différence entre « tenir une posture » et « prendre une posture ».
Dans « tenir », on retrouve la notion de contrôle musculaire qui n’est pas exprimée dans « prendre », ce qui change beaucoup de choses. Une des raisons pour lesquelles mes patients ne se sortent pas de leurs maux de dos est qu’ils « tiennent » leur dos droit en permanence.
Quand votre fille vous demande de vous tenir plus droite, elle vous impose une nouvelle position qui nécessite une tension musculaire importante qui va contraindre les articulations et vous faire perdre toute mobilité.
Une bonne posture ne se tient pas ; elle se maintient par elle-même.
Regardez. En serrant les fesses, vous bloquez les hanches et les genoux ; en rentrant le ventre et en tirant sur les épaules, vous bloquez le torse, la respiration et le cou. Cela vous donne bonne conscience mais, si vous étiez face à un miroir, vous constateriez que cela ne change pas grand-chose à votre dos et que vous accentuez surtout la cambrure des lombaires et du cou. Le torse est un peu bombé, mais à quel prix !
La souplesse de vos 20 ans qui vous donnait une marge de manœuvre pour agir sur vos courbures n’est plus là aujourd’hui et « se tenir droit » n’est plus qu’une vague impression ! Vous n’avez qu’à essayer de tourner la tête, de tendre les bras, de vous pencher, de ramasser un objet au sol, de respirer profondément ou de chanter pour constater que la position droite n’est pas fonctionnelle.
Une façon de répondre à la demande de votre fille sans avoir à tout bloquer est de composer avec votre rondeur en jouant avec plutôt que de lutter contre. C’est le seul moyen de libérer les articulations et de profiter ensuite des ajustements articulaires qu’apporte l’asymétrie.
UN TRANSFERT DE POIDS ET UN BEAU JEU DE PIEDS
La première étape pour jouer avec sa rondeur et son asymétrie est de prendre un appui plus fort sur un pied que sur l’autre et de sortir de la norme habituelle des pieds droits, serrés et parallèles.
« Roseline, choisissez le pied sur lequel vous êtes le plus à l’aise et prenez appui dessus sans forcément aller jusqu’au déhanchement. Laissez l’autre se décaler vers l’avant, vers l’arrière, sur le côté ou même en le croisant. Une position souvent bonne est celle de la danseuse, pied à 90° par rapport au pied d´appui mais le mieux est de se laisser aller et de tester la posture que votre corps prend.
Amusez-vous à changer de pied d´appui. Vous vous rendrez compte que la position du deuxième pied ne sera pas la même. Moi, lorsque je suis en appui sur le pied droit, j’aime bien mettre mon pied gauche à 90° du droit, le talon du pied gauche venant quasiment toucher le milieu du pied droit. Par contre, si je suis en appui sur le pied gauche, mon pied droit sera un peu écarté et à 45°.
Prenez conscience, avec ces jeux de pied, que la symétrie n´est pas si naturelle que cela. En voulant être symétrique à tout prix, vous restreignez votre liberté de mouvement.
Lors d´une interview télévisée, un journaliste a demandé au chanteur d´opéra Roberto Alagna un conseil pour mieux respirer et mieux chanter. Celui-ci a répondu : « C’est simple. Il suffit de se mettre sur un pied ».
Décaler les pieds va permettre au bassin de mieux se positionner, de relâcher le bas du dos et de détendre le genou sur lequel il y a moins d’appui. Cherchez une position stable que vous pourriez maintenir sans tension. Vous devriez pouvoir aussi relâcher le ventre et atteindre une respiration abdominale.
Vous êtes loin de l’allure que vous idéalisez mais vous pouvez déjà noter un gain en mobilité au niveau du bassin qui peut avancer, reculer, se décaler sur le côté ou même tourner, ou au niveau du cou et des épaules.
Cette position asymétrique stable et mobile se maintient par elle-même et n’a pas besoin d’être tenue.
SAVOIR SE BALANCER LEGEREMENT POUR SE DONNER PLUS D’ALLURE
La deuxième étape est de se donner de l’allure.
Le gain de mobilité que vous a donné la position des pieds vous permet de vous balancer doucement et légèrement d’avant en arrière. Le buste vous accompagne en se redressant quand vous vous cambrez et en s’enroulant quand vous vous décambrez. En tournant un peu le buste, vous lui donnerez plus d’amplitude.
Placez un doigt à mi-hauteur sur le sternum. Vous constaterez qu’il suit le mouvement général en montant et descendant doucement.
Ce point au milieu du sternum est le point du maintien. Pour vous donner plus d’allure, il suffit souvent de remonter ce point et le reste du corps suivra. Cela dit, la magie n´opère qu´à deux conditions : ni raidir le cou ni créer des tensions au niveau des épaules en les reculant trop. L’autre avantage du jeu sur ce point du maintien est qu’en le montant, on tend légèrement ses abdominaux pour masquer quelques rondeurs de ventre.
Une avancée douce sans contrainte du bassin aide le buste à se dresser et donne de l’allure à sa posture.
POUR FINIR, BRAS ET EPAULES
Votre structure est composée d´un ensemble d’articulations dont les positions s´influencent entre elles. L´asymétrie des pieds agit sur le bassin qui à son tour influence la position des épaules. Si les épaules ne bougent pas, c’est qu’elles ne jouent pas le jeu des ajustements.
Quand vous vous laissez osciller, que le bassin s’avance et que le bas du dos s’enroule légèrement, les épaules ont naturellement tendance à suivre le même mouvement d’avancée. Il peut être imperceptible mais vous devez le sentir en interne.
C’est pareil pour les bras. Les laisser droits tombants est la meilleure façon de bloquer sa mobilité. Il faut jouer avec eux. Certains posent une main sur l’autre devant eux. Classiquement, les hommes croisent les bras et les femmes mettent une main sur une hanche et placent leur sac à main sous l’autre bras.
Pour se rendre compte de l’importance de certains ajustements, il suffit simplement de poser une main sur le bord d’un bureau ou sur le dossier d’une chaise, un doigt peut suffire, pour se rendre compte que cela libère la posture et qu’il est possible de la faire vivre et de lui donner du style en bombant un peu mieux le torse sans avoir à forcer.
« Il n’y a pas de bonne posture sans bonne position des bras. »
Cela fait beaucoup de paramètres à prendre en compte pour une simple posture droite mais, tout agissant sur tout, c’est en se donnant de la liberté de mouvement que tout se met en place. Et c’est l’énorme avantage de la rondeur et de l’asymétrie de le permettre. En agissant ainsi, vous réaliserez mieux les contraintes que vous impose la posture droite demandée par votre fille. Vous constaterez aussi que le cou, si souvent douloureux, profitera aussi de ces ajustements pour plus de mobilité et moins de tension.
La posture droite est probablement l’exercice articulaire le plus difficile qui soit. Il est de plus nécessaire de l’adapter tout au long de la vie à l’évolution de la structure.
La dernière constatation est que le visage se détend et le sourire s’épanouit dès que les appuis sont bons.
MARTIN
COMMENT REMONTER LA COTE
Martin est à la fois ami et patient. Pendant les vacances, il m’emmène en balade matinale. On commence par une grande descente et, après une heure de marche, nous prenons le chemin du retour. Il n’y a plus qu’à remonter. Martin devient moins à l’aise. Il me confie que depuis un certain temps il prévoit la descente et la remontée en voiture car le retour le fatigue trop. Il ne se sent pas assez en forme. C’est vrai qu’il ne fait aucune activité physique pendant l’année — il a pris du poids – et la pente est raide.
« Martin, je t’ai vu marcher. Je suis sûr que tu peux très bien rentrer à pied chez toi en prenant la côte sans que cela ne te fatigue outre mesure et en y trouvant même du plaisir. Je vais t’expliquer. Aussi étonnant que cela puisse sembler, améliorer la marche est plus facile en côte que sur le plat. En côte, tu n’as actuellement pas de marge de manœuvre, tu vas donc pouvoir te rendre compte tout de suite de ce que t’apportent mes conseils.
Adapter sa marche est d’abord un problème d’état d’esprit.
La grande question est de savoir pourquoi on marche.
On ne marche pas de la même façon si on cherche à s’entretenir ou à consommer de la calorie, si on cherche à trouver du plaisir dans le geste, à solliciter son corps en utilisant au mieux ses capacités sans vouloir les dépasser ou à être en osmose avec ce qui nous entoure et avec soi-même.
Pour moi, la qualité principale d’une marche est celle qui donne envie d’y retourner le lendemain. Et, si tu termines exténué à chaque fois, tu vas vite trouver une bonne raison pour arrêter.
Pour courir, je combine ce que j’appelle l’esprit marathon et l’esprit danse. Ils peuvent t’inspirer pour remonter la côte.
L’ESPRIT MARATHON
L’esprit marathon, c’est apprendre à se gérer pour arriver au trentième kilomètre suffisamment bien pour que la fin de la course ne passe pas sur le mode survie.
Pour toi, Martin, l’esprit marathon pourrait être « Comment arriver là-haut sans être ni essoufflé ni fatigué ?» ou « Comment organiser chaque pas pour que je n’ai pas à piocher dans mes réserves ? ». Ton but n’est pas d’arriver là-haut, coûte que coûte. Cela n’a aucun intérêt dans la durée. C’est à cause d’objectif comme celui-là que tu as fini par prendre ta voiture en pensant ne plus en être capable.
L’esprit marathon est la combinaison de la volonté d’être en accord avec ses capacités alliées à une technique qui privilégie l’efficacité articulaire et l’économie musculaire. C’est concrètement le même esprit qui permet de guérir le mal de dos.
Il ne faut pas s’occuper du but mais des moyens.
C’est en combinant la connaissance de ta forme actuelle, ton expérience de la côte et en laissant parler ton instinct profond que tu devrais trouver le bon rythme.
Oublie ton rythme habituel et tes muscles qui te poussent à forcer. Connecte-toi à ton côté animal : c’est le meilleur dans tous les cas.
Pour gérer ta vitesse, occupe-toi de la longueur de ton pas. A vitesse égale, ce n’est pas pareil de faire des petits pas rapides que des grands pas lents contrairement à ce que je vois faire le plus souvent.
Les guides de montagne marchent toujours au même rythme avec un pas long sur le plat qu’ils raccourcissent plus ou moins en fonction de la pente et de leur charge.
Une façon sûre pour arriver là-haut sans être essoufflé est de poser un pied à peine devant l’autre. C’est après avoir maîtrisé une vitesse lente bien supportée qu’il est raisonnable de tester une vitesse légèrement supérieure.
Se gérer en cas de mal de dos revient à se mettre en situation de non-douleur et d’augmenter petit à petit sa charge pour contrôler sa non- douleur.
Se gérer à la marche en côte revient à se mettre en situation de confort avec des tout petits pas et de les allonger petit à petit tout en restant dans le confort.
L’ESPRIT DANSE
L’esprit danse est celui que donne Antoine, mon professeur de salsa, quand il dit « À chaque fois que tu poses le pied par terre, tu dois trouver cela agréable » ou encore « La salsa, ce n’est pas du sport ! ». Avec lui, chaque pas incarne cette philosophie.
L’esprit danse est une incitation à « mettre du mouvement dans le mouvement ». Si tu raccourcis ton pas en étant tout raide, tu vas trouver ça ridicule et sans intérêt. Par contre, si tes chevilles, genoux, hanches, bassin, torse, épaules, bras et cou participent aux mouvements, c’est autre chose !
Prends ta position de base, debout sans tension. Mets-toi un peu de côté, genoux déverrouillés, le bassin un peu basculé, les bras tombant un peu devant, le ventre sans tension, le point de maintien un peu relevé pour ne pas être avachi.
Transfère ton poids au-dessus de ton pied d’appui pour libérer totalement l’autre jambe puis engage ton premier pas en restant dans cet état de décontraction. Ne force rien. Tu peux même fermer les yeux si cela t´aide. Tu constateras, si tu laisses ce premier pas se dérouler naturellement, qu’il va être court, pratiquement sur place.
Amuse-toi à alterner trois pas et une pause en reprenant la position de départ, pour ensuite repartir avec ton autre pied pour trois pas. L’idée est d’arriver à maintenir le relâchement de départ. Concentre-toi pour ressentir les transferts de poids d´un pied vers l´autre et pour bien appuyer sur tes pieds. Cherche à stabiliser chaque pas avant de bouger.
Tu vois, c’est assez agréable. C’est en fait le pas de base de la salsa cubaine avec cette double notion essentielle de transfert de poids et de point d’appui stable !
POUR COMMENCER A MONTER
Martin, tu peux aussi faire comme moi quand j’ai commencé à courir ou plutôt quand j’ai commencé à trottiner. J’avais trois objectifs : le déroulé du pied, la respiration abdominale, et le relâchement général.
Pour faciliter le déroulement du pied, je te suggère de raccourcir le pas, d’ouvrir un peu le pied, d’avoir le genou légèrement fléchi, de limiter ta cambrure, d’avancer un peu le bassin et de le laisser accompagner le mouvement.
Pour bien dérouler le pied, il faut bien poser son talon par terre.
Pour bien poser son talon par terre, il faut le poser à peine devant le bassin.
Pour poser le pied à peine devant le bassin, il faut que les genoux et le bas du dos soient déverrouillés.
« Si tu n’y fais pas attention et qu’en cours de marche, tu essaies de savoir ce qui se passe au niveau de tes pieds, tu devrais te rendre compte que tu ne profites des capacités mécaniques de ta cheville et de ton pied qu’a minima. Pour bien marcher, il faut jouer avec ses pieds. C’est l’avantage de marcher sur un terrain difficile, cela oblige à laisser aller le pied pour s’y adapter. »
Pour la respiration, le but n’est pas de chercher à bien respirer en inspirant et en expirant énergiquement ; il est de trouver la position relâchée qui permette au torse et au ventre de l’accompagner en sachant que la respiration abdominale est facilitée par une petite flexion des genoux, par la bascule et l’avancée du bassin, mais aussi par un petit enroulement des épaules vers l’avant ou par le regard porté au sol, un peu devant les pieds.
Pour marcher en profitant d’une respiration douce abdominale, il faut déjà la ressentir dans la position fixe de départ et veiller à la maintenir au cours du pas. C’est un jeu !
Un autre « truc » est de vérifier que tu es en position de chantonner ou de siffloter en allant jusqu’à bien vider tes poumons. Je vérifie souvent aussi que ma position et mon relâchement me permettent de faire balloter mes épaules ou que je suis capable de regarder à droite et à gauche avec le cou libre. Si je n’y arrive pas, c’est que mes genoux et le bas de mon dos ne sont pas déverrouillés.
Pour un grand nombre, marcher relâché n’est possible que le regard dirigé vers le sol et non à l’horizontal. Pour trouver le relâchement maximal en courant, je regarde les pieds du coureur qui me précède ou je porte une casquette dont la visière tombe un peu devant les yeux.
C’est aussi un problème de bras. Et là, tout est possible, la solution la plus mauvaise pouvant être celle qui est le plus souvent retenue avec de grands mouvements de balancement qui raidit le torse et qui redonnent le pouvoir aux muscles. Mettre les pouces dans la ceinture et laisser les épaules aller d’avant en arrière, mettre une main dans le dos, porter un sac à dos et attraper les bretelles, prendre le mouvement salsa où les coudes partent sur le côté, laisser balloter gentiment ses bras sont des options à choisir en fonction de ses sensations de liberté. Le plus important est que les épaules participent aux pas.
Voilà, c’est à toi de jouer mais c’est un jeu subtil. En pratique, tout mettre en place est difficile et je te conseille de faire comme moi à mes débuts en te concentrant 5 mn sur l’un, puis 5 mn sur l’autre, et en visitant toutes tes articulations les unes après les autres.
N’oublie pas que l’essentiel est dans ton état d’esprit ; celui d’essayer de t’occuper avec attention de toi et de ne pas te limiter à des conseils généraux. Tu es unique et ta marche l’est également.
A retenir
C’est en mettant les jeux articulaires en pratique dans les situations les plus ordinaires de la vie de tous les jours que se construit la culture articulaire.
Le plaisir des gestes est la meilleure des incitations pour bouger mieux et plus.