Inflammation
Le deuxième mot est « inflammation ».
L’inflammation est une réaction naturelle à la lésion. C’est un processus de nettoyage qui congestionne les tissus, fait mal pour la bonne cause et devrait disparaître normalement une fois la blessure nettoyée sauf que ce n’est pas toujours le cas. L’inflammation retarde alors la cicatrisation de la blessure.
L’inflammation peut persister et retarder la cicatrisation de la blessure. En la traitant, on facilite la cicatrisation.
La fonction principale d’un anti-inflammatoire n’est pas de soulager mais de favoriser la cicatrisation. Ceci étant, pour qu’il soit le plus actif possible, il est important de rappeler que :
- l’inflammation est la conséquence d’une blessure,
- la protéger reste le meilleur moyen d’éliminer l’inflammation.
« J’ai déjà pris des anti-inflammatoires sans succès et j’ai déjà guéri de mon mal de dos sans en prendre. J’ai pris l’habitude de faire sans. Est-ce que je fais bien ? »
Toutes les situations sont possibles :
- Beaucoup de situations douloureuses sont sans inflammation et n’ont pas besoin d’anti-inflammatoire.
- Beaucoup de situations douloureuses avec inflammation guérissent sans anti-inflammatoire comme l’a prévu la nature.
- Beaucoup de situations douloureuses avec inflammation guérissent mieux avec des anti-inflammatoires.
- Beaucoup de situations douloureuses avec inflammation tardent à guérir faute d’anti-inflammatoire. Par exemple, je vois beaucoup de patients dont les douleurs persistent après des manipulations parce qu’un traitement anti-inflammatoire n’a pas été prescrit en complément.
En pratique, il faut savoir repérer les signes d’inflammation et savoir faire des tests de traitement court pour évaluation.
Ce sont les tenants des techniques manuelles qui disent cela. Pour eux, un anti-inflammatoire ne peut que soulager car il ne traite pas le désordre mécanique à l’origine du mal de dos.
En fait, les blessures discales enflammées sans blocage ostéopathique sont nombreuses. Elles ne relèvent pas d’un traitement mécanique et les anti-inflammatoires aident à la guérison.
Il y a même des cas où inflammation et blocages mécaniques sont tous les deux présents et où le traitement anti-inflammatoire agit sur la lésion, la douleur et le blocage articulaire en même temps.
Comment sait-on qu’une douleur est inflammatoire ?
Ce sont des douleurs qui réveillent au matin et qui peuvent s’apaiser en une heure ou deux sans totalement disparaître dans la journée ; c’est aussi une douleur résistante aux antalgiques et soulagée par les anti-inflammatoires.
Contrairement à la douleur de la lésion, la douleur inflammatoire est diffuse et difficile à analyser mécaniquement. Elle n’est pas forcément forte mais elle est présente dans tous les mouvements. Trouver de la non-douleur en position couchée n’est pas facile. Le patient reste imprécis dans l’analyse de ses sensations.
Elle est plutôt permanente. Une douleur présente le matin au réveil qui disparaît totalement dans la journée n’est pas inflammatoire.
De même, si le patient va bien à certains moments et pas à d’autres, ce n’est pas inflammatoire. L’inflammation ne fait pas de va-et-vient. Elle est là et fluctue lentement.